Je suis actuellement très branché "Théâtre d'opérations Méditérranéen", vous l'aurez remarqué et j'ai eu le bonheur de découvrir un film qui met en avant ce qui arrive à des soldats redevenus des hommes, une fois déconnectés de la guerre.
L'histoire d'une poignée de soldats Italiens, débarqués sur une petite île de la Mer Egée (importance stratégique zéro), dont le navire s'est fait ultérieurement bombardé et sans plus aucune radio (suite à un coup de colère de l'un d'entre eux).
Le film s'appelle "Mediterraneo" de Gabriele Salvatores (1991), je vous donne le lien qui vous amène à la visite d'une autochtone au "bureau des autorités d'occupation" afin d'y chercher du travail et...quel travail !
https://www.youtube.com/watch?v=wZArFrkBpKY&feature=related
Le dialogue est traduit juste ici :
Soldat Farina : "Alors, je la fais passer" ?
Sergent Lorusso : "Si elle veut voir le commandant, tu la fais passer... si elle reste dehors, elle ne peut pas parler... "
Soldat Farina : "Sergent Lorusso...Elle est superbe !...Superbe !"
Soldat Farina : "C'est elle !"
Sergent Lorusso : "Bonjour !"
Vassilissa : "C'est toi le capitaine ? "
Après une hésitation...
Sergent Lorusso : "Oui, c'est moi"
Vassilissa : "Ego Vassilissa (je suis Vassilissa..."traduit du grec)...Vassilissa..."
Sergent Lorusso : "Vassilissa ? Très joli nom !" Je suis Lorusso Nicolas
Vassilissa : "Je veux parler pour...duliamo !"
Sergent Lorusso : "Je ne connais pas de "duliamo" !"
Vassilissa : "Vous ne connaissez pas..."
Vassilissa : "Ergassia...vous comprenez ?"
Sergent Lorusso : "On connaît un certain Duliamo Ergassia ?" se tournant vers ses hommes, qui ne réagissent pas...
Vassilissa : "Comment dit-on"...Cherchant ses mots, puis..."du travail...Du travail !"
Sergent Lorusso : "Du travail !...Vous venez parler pour du travail...et pour faire quel travail ?"
Vassilissa : "Moi, pute"
Sergent Lorusso : sans voix durant trois secondes..."une pute en grec..."
Un des subordonnés : "une putain"
Sergent Lorusso : "S'il vous plaît !"
Vassilissa : "Oui ! Merci ! Une putain..."
Sergent Lorusso : Bravo...bravo, je disais "bravo" car il y a la manière et la "manière" de dire que le concept reste celui-là...
Vassilissa : ça peut interesser ?
Le Sergent interloqué se tourne vers ses hommes et TOUS hochent de la tête donnant silencieusement mais avec conviction, leur consentement à cette "offre de service".
Sergent Lorusso : "je dois jeter un petit coup d'oeil au règlement parce qu'ici, on est très très...par contre, ça nous interesse...Et...Disons cela comme ça...vous officiez ..Où...Vous exhibez-vous ?...Dans vos prestations...la maison...
Vassilissa : "Ma maison !"
Sergent Lorusso : "votre maison ?"
Vassilissa : "La maison azur ! (de couleur)
Sur le perron, le Sergent réunit ses hommes...
Sergent Lorusso : "Lundi, mardi, mercredi, jeudi...repos...vendredi, samedi, service double, dimanche, repos...C'est clair ?"
Un des subordonnés : "Pourquoi on ne fait pas un jour "oui" et l'autre "non" ?"
Sergent Lorusso : "Parce que je l'ai décidé ainsi..."
Soldat Farina : "Ainsi que l'ordre (de passage) ?"
Sergent Lorusso : "L'ordre est basé sur l'ancienneté et le grade...donc, je suis le 1er !"
Soldat Farina : "Donc c'est le capitaine en premier !"
Sergent Lorusso : "Non, le capitaine ne va pas aux putes, donc, c'est moi en premier, en second Collassati, en troisième Novetta, quatrième..."
Moralité : Sans contacts avec leur Etat-major et de la guerre, ces soldats redeviennent des hommes dont l'une des singulières occupations est entre autre de constituer l'emploi du temps d'une ravissante "fille de joie" pendant qu'au loin...La fortune des armes finit par changer de camp.
Un film humain, plein de chaleur et permettant à des hommes isolés de retrouver l'essentiel : le sens de la vie.