Opyératsyja V Solnyétchnye Dyen'

J'étudiais l'ordre de mission envoyé par le général Boliev depuis Moscou.
J'étais penché sur la table, éclairée par l'ampoule nue qu'on avait installé il y a quelques jours, étudiant à la fois les cartes et les ordres succins qu'on m'avait transmis.

Autour de moi, dans ce sous-sol d'une ferme perdue en Roumanie, se tenaient Yelena, Yorgy, mes deux sergents, ainsi que Tymaïl, quelques autres Caporaux et des soldats qui n'étaient pas de garde.

- Bien, Camarades, commençais-je. Nous sommes le 15 février 1944. Nous avons ordre, d'ici deux mois, de mener une opération dont le nom de code est "journée ensoleillée". Celle-ci consiste simplement à "mener un attentat contre le gouvernement hongrois soutenu par Hitler et reduire à néant une garnison en banlieue de la capitale".

après un silence j'ajoutais : "Soit 700 hommes à "envoyer en vacances", sans compter les chars Panzer et Tigre à détruire, l'arsenal à faire péter, et tant qu'à faire, un aérodrome militaire à réduire en miettes."

Je fis les cents pas dans la pièce, attendant une réaction. Tymaïl fut le premier à réagir, soulevant le fait que si je ne disait rien de plus, c'est que le reste des détails de la mission étaient à notre charge : à nous de voir quand, où, comment, et de se débrouiller. Le seul retour à Boliev serait la séance de debriefing que je subirait et le rapport de mission. Ou pas.

Pas d'autres objection, je soupirai.

- Alors allons-y pour l'analyse du terrain de jeu, de la sécurité du territoire, des évènements prévus d'ici deux mois, de l'âge du capitaine et du reste. Camarades, à vos méninges.

Chernavska était assise dans un coin sur un vieux banc de bois.
Elle écrasa sa cigarette contre le mur et se leva, époussetant son pantalon en se dirigeant vers la table devant laquelle Kaht faisait les cent pas.
La jeune femme se pencha sur la table et jeta un rapide coup d'œil aux relevés topographiques dont ils disposaient, autant dire pas grand chose.
Elle lâcha un soupire exaspéré et constata d'une voix détachée.

"On ira pas bien loin avec ça. Avant d'agir faudrait faire quelques opérations de reconnaissance. Tss à a croire qu'il veux nous envoyer au casse pipe, j'ai l'impression qu'on à de moins en moins d'info... Faudrait aussi savoir combien de garde, les heures de rondes, et de relèves... enfin comme d'habitude. Pour moi c'est bon Camarade Lieutenant."

Voila deux ans que Chernavska faisait partit des Grains de Sable, comme ils se nommaient eux même. Elle avait eu du mal à s'intégrer: son expérience et son jeune âge n'avaient pas vraiment aidé.
Aujourd'hui elle respectait ses camarades mais n'arrivait toujours pas à accepter qu'elle pourrait un jour les apprécier.
Chernavska retourna s'assoir sur son banc, une nouvelle cigarette au coins des lèvres.

- Merci, Cherna, enchainais-je légèrement irrité. Pas vraiment par ses remarques, elles coulaient de source, et c'est vrai que je n'avais pas vraiment explicité mes désirs. Non, contre notre commandant en chef, là-bas à Moscou, qui nous envoyait une mission qu'ils n'avaient même pas plus préparé que ça.

- Je pense donc que nous devrions nous mettre en route au plus tôt pour atteindre la Hongrie. Nous sommes déjà en territoire ennemi, nous ne devrions pas trop être inquiétés de contrôles vraiment strictes. Mais cependant, n'oublier pas vos fausses identités.

Je regardais chacun des hommes et femmes que j'avais devant moi. Tous avaient acquis un sérieux et un sens du devoir incroyable au cours des dernières années. Presque tous sous mon égide et celle de feu notre capitaine.

Je me rapprochai de la table, et sortait une carte de la Hongrie, avec un maximum de détails sur les routes.

- Il y a trois routes principales qui entrent en Hongrie, et 4 secondaires, plus calme mais plus méfiées. Nous devrons nous séparer pour entrer en Hongrie, la parcourir, puis nous retrouver, assez près de ladite garnison, mais assez loin pour ne pas attirer l'attention.

Je repliai les cartes une à une, rangeai les quelques objets qui trainaient, tout en continuant.

- Mes ordres sont simples : formez les groupes de passage. Déguisez vous, rangez le matériel dans les charrettes, les voitures, les camions, préparez votre couverture et votre départ.
Le premier groupe partira demain à l'Aube, puis le second deux heures plus tard, le troisième attendra midi, le cinquième partira vers 14 heures, et le suivant à 16 heures.
Septième groupe à 20. L'avant dernier groupe ne partira que le lendemain à l'aube, et le dernier le suivra deux heures plus tard.
On se retrouve dans la petite ville de Loczy, presque une banlieue de Budapest, dans une semaine grand maximum. Si vous n'êtes pas arrivés, on vous considère diparus.

Tout est bien clair ? Alors au boulot. Réservez moi une couverture potable dans un de derniers groupes !

Dieu que je n'aime pas donner des ordres en aveugle. Mais Dieu ce que j'aime préparer des opérations comme celle-ci. Un simple voyage devient presque amusant.

[HG : Je refais mon post.]

Yorgy était assis en écoutant les ordres de Kaht.

Qu'est-ce que c'est pourri la Roumanie... Tsss...

Yorgy regarda son arme en vérifiant le chargeur.

C'est encore plein j'ai rien utilisé. Mais ces Fritz vont y goûter bientôt !

Yorgy souriat en écoutant Kaht dire les ordres.

Ok c'est bon j'ai tout pigé ! Je vais tout de suite vérifier s'il n'y a pas de Fritz dans la route que je prendrais en étant dans le groupe 1. Je vais essayer d'être le plus discret possible pour éviter de se faire repérer et de faire foirer toute l'opération. Bon j'y vais ! Attends...

Yorgy jetta un bon coup d'oeuil sur la carte de la Hongrie. Puis il demanda à 4 hommes de venir avec lui. Yorgy se munit de sa Mosin-Nagant et partit avec ses hommes. Yorgy marcha très doucement en essayant de faire le moins de bruit possible. Il visa au loin à l'horizon avec la lunette de sa Mosin-Nagant et vit qu'il y avait des hommes Allemands avec un brassard Nazi sur le bras.

On se replie les gars...!

Yorgy retourna vers Kaht avec les 4 hommes Soviétiques puis s'assit.

Kaht ! Il y des Fritz là-bas vers la première route ! Des mecs en costard avec des brassards Nazis et des casquettes. Ce sera chaud à y passer ! Que proposes-tu ?

Bien que faisant confiance à Yorgy, je demandai confirmation au guets postés au rez-de-chaussée. Réponse affirmative. Une patrouille de SS.

- Et MERDE ! hurlai-je, cognant du poing sur la table qui geignit tout son saoul. Elle n'appréciait pas. Ça a le don de me faciliter le transit intestinal, ce genre de coup du sort ! Depuis bientôt deux mois qu'on campe ici, c'est le jour de la préparation du départ que les Boches pointent leur nez !

Je montai rapidement l'escalier qui menait au rez-de-chaussée, saisis son fusil et regardai dans la direction indiquée pour vérifier de ses yeux. 4 hommes en uniformes, marchant tranquillement mais déterminés, deux chiens tenus en laisse devant eux, tirant sur leur collier.

- Et des chiens en prime. Ils renifleront les hommes. Bon, tous au sous-sol, sauf Yelena et Tymail, vous restez, vous faites les fermiers. Les tombes dehors, c'est deux de vos enfants emportés par un accident de chasse.

Je commençait à descendre après avoir saisit de l'équipement, avant de me retourner vers Cherna :

- Reste ici, tu fera leur fille. Ne parle pas, tu connais mal la langue, ok ? Joue ton rôle de fille sage de Yelena et Tymaïl.

Mon ton ne laissait pas passer la moindre contradiction.

Une fois descendu, mes derniers ordres furent pour tous les cachés :

- Ramenez notre matériel, en particulier munitions, explosifs et armes. Les Chiens les repéreraient et la patrouille en cas de fouille. Chargez vos armes et préparez vous au cas où ça passe pas. On est 35, ils sont 4 avec deux chiens. On a l'avantage, mais si ils meurent on devra tout précipiter.

Voilà qui était dit. Le sous-sol possédait un refuge creusé dans le mur, étançonné de façon rudimentaire. Une bonne cachette mais pas assez grande pour tous.