Je vois que certains ont des comptes doubles ou ont changé d'identité en cours de route...Si jamais, le fait d'incarner un "Ranger" me laisse encore du temps pour représenter aussi les forces de l'Axe, je souhaiterai être un combattant Italien.
Mes origines parlent pour moi...Je suis de parents Siciliens et je pratique aussi langue de Dante. je connais bien la géographie de la péninsule qui a si bien servi à ralentir les Alliés.
Je ne sais pas quelle période exacte, se joue sur le théâtre d'opération Méditérannéen et Africain mais si cela se passe en 1941-1942, alors cela m'interesse davantage...1943 est une année critique pour l'Italie, cela peut aussi être très captivant à jouer, entre militaires restés fidèles à Mussolini et ceux qui se rangés auprès du Roi Victor-Emmanuel III, il y a de quoi faire...
Pour bien saisir cette époque troublée et les déchirements intérieurs d'un peuple, écartelé entre des ambitions trop lourdes pour des épaules faites pour rire, chanter ou danser, je vous conseille fortement de voir le film :
"La Grande Pagaille" de Luigi Comencini (1960) avec le sublime Alberto Sordi
http://cinemaniac.viabloga.com/news/tutti-a-casa-la-grande-pagaille
Les paroles du réalisateur Mario Monicelli prononcées à la mort de l'acteur mettent bien en lumière les traits d'un des plus grands artistes du cinéma italien :
«Ce fut le plus grand acteur mais il fut surtout un auteur extraordinaire, le créateur du personnage avec lequel il a traversé plus de 50 ans de l'histoire italienne. En tant que réalisateur, je dis qu'il était extrêmement facile de travailler avec Sordi, parce qu'il était justement le plus grand. Il suffisait de quelques échanges de regards et il comprenait le ton à donner à son interprétation et donc au film. Il a été un comique capable de contrevenir à toutes les règles du comique.»
Voilà mon morceau favori : http://fr.youtube.com/watch?v=E0HQ1Ul61hQ (Alberto Sordi e il soldato Tedesco) (Alberto Sordi et le soldat Allemand)
La patrouille menée par le sous-Lieutenant Innocenti, rencontre un Allemand isolé, désirant se rendre aux Italiens et ainsi passer le reste de la guerre, prisonnier mais vivant !
Ne sachant quoi faire de ce "colis", le sous-lieutenant finit par le chasser à coups de pierres !
Dialogues (traduits ) :
Un soldat : Mon Lieutenant, les Allemands !
Le lieutenant : Où ça ?
Le soldat : Là ! montrant du doigt, 1 Allemand se dépêchant de les rejoindre
Le lieutenant : Peloton, halte, pointez vos armes ! Peu rassuré Il n'y en a qu'un ! Restez à votre poste !
L'Allemand essoufflé, un moment, arrêtez ! Dans un claquement de bottes, moi, prisonnier ! Toi, tu dois me faire prisonnier ! s'adressant au sous-lieutenant
Le sous-lieutenant, essayant de comprendre : comment ça prisonnier ?
L'Allemand : Moi, marre de la guerre, moi, prisonnier
le sous-lieutenant : mais regarde un peu celui-là, il m'a flanqué une sacrée trouille mais va plutôt te faire voir ailleurs Allons-y les enfants, en avant, marche ! Il y a un fou à lier ici !
L'Allemand : Moi, prisonnier
Le sous-lieutenant : Je ne peux pas faire de prisonnier, moi
L'Allemand : C'est mon droit !
Le sous-lieutenant : De Quel droit ? Moi, je ne peux pas te faire prisonnier
L'Allemand : Mon droit !
Le sous-lieutenant : Tu ne veux pas faire le soldat, retourne chez toi ! Tu ne peux pas rester avec moi
L'Allemand : Et mon droit ?
Le sous-lieutenant : Va t'en !
L'allemand le suit malgré tout, les bras en l'air, moi, prisonnier, moi prisonnier...
Le sous-lieutenant perd patience : Je ne te ferais pas prisonnier, n'y compte pas, t'as saisi ou pas ? Fous le camp !
L'Allemand : fais moi prisonnier !
Le sous-lieutenant s'éloigne et le décourage en lui lançant des cailloux, as-tu compris ? Dégage !
L'Allemand (dépité) : ah les beaux alliés !
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Désolé d'avoir dérapé mais si on veut vraiment saisir l'absurdité de l'engagement Italien aux côtés de l'Allemagne, ce film est en un échantillon critique.
Pour moi, l'Italie n'avait pas les moyens de faire cette guerre, ses derniers succès, elle les a remporté contre des guerriers d'un autre âge (Somalie, Lybie) impuissants à lutter contre des armes modernes.
Et son peuple...lui n'aspirait qu'a un mieux-vivre ! Le champ de bataille que ses instances dirigeantes auraient du mener, auraient du être celles du combat contre la pauvreté, la malaria, l'analphabétisme, l'amélioration des infrastructures (routes, systèmes d'irrigation, ponts, chemin de fer...)
La seconde guerre mondiale a mis en évidence ces lacunes en matière d'équipements, matériels, inexistence ou presque des moyens logistiques ou des structures sanitaires des armées en campagne, aéronautique obsolète, armement juste suffisant, blindés insuffisamment protégés...
J'ai fait un grand hors sujet en vous livrant cette analyse mais si j'incarne ce fantassin, je le ferais de manière très humaine, comme le sous-lieutenant Innocenti, qui, balloté au milieu de l'anarchie ambiante, va devoir prendre parti un moment ou un autre...